A la recherche de la courbe est un travail photographique et d'écriture en cours à propos de la course camarguaise. Considérée comme un sport et agréée par le Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative, son origine remontant au XVe siècle, la course camarguaise réunit des raseteurs, des tourneurs et un taureau dans une arène. L'objectif est de retirer, sans blesser l'animal, une cocarde, des glands et des ficelles, en effectuant une courbe parfaite. Les raseteurs sont classés, comme dans tout sport et ils sont rémunérés bien que la plupart d'entre eux travaillent à côté. A ce jour, ce sport n'est pas ouvert aux femmes alors que la fédération y est favorable.
Elle fait face également aux attaques d'antispécistes et une économie précaire, avec des raseteurs qui peuvent privilégier les gains à l'esthétique.
Pour ce travail, j'ai choisi d'utiliser le noir et blanc pour renforcer la performance sportive. Bien que les prises de vue soient effectuées en numérique, c'est durant celles-ci que je fais des choix d'ouvertures pour ne conserver que la sensation de lumière et les lignes de force entre les sportifs et l'animal. Les pauses pensives des sportifs sont un des sujets explorés. Il me reste à explorer le rapport entre un geste antique (tel que le décrit Hubert Didi-Huberman) dans le cadre d'un sport qui permet à des jeunes de se mesurer à un animal doté d'une force supérieure. Ainsi que la présence continue depuis les années 80 de jeunes issus de l'immigration dans un territoire où l'extrême droite est bien implantée.