Lorsque je suis revenue en région Provence Alpes Côte d'Azur en 2017, j'ai été surprise de la quantité de lieux aquatiques, de leur diversité, de leur abondance. Durant mon enfance, le bout de la terre habitée par ma famille était ceinturé par une levade qui abritait une faune riche de libellules, mollusques d'eau douce, anguilles. Ces habitants ont disparu et l'abondance d'eau aujourd'hui n'est qu'apparente.
Dans le Sud, les lieux aquatiques sont anthropisés depuis de longues années, entre aménagement pour se protéger des crues et capter l'eau pour l'irrigation, ou maîtriser les flux pour la navigation. Dès 2017, j'ai arpenté à pied les rivières, le Rhône, les canaux autour d'Avignon en explorant les états de l'eau.
Je poursuis l'objectif de capter, et par-là restituer, l'espèce de sauvagerie rêveuse, alanguie des eaux au moment où nos besoins industrieux les quittent des yeux. Capter en quelque sorte l'organisation de la vie dans ses formes de résistance.
A ce jour, 84 prises de vue ont été réalisées. Ci-dessous, un extrait des photographies régulièrement remplacé. Les tirages sont limités à 10 exemplaires, réalisés sur du papier Infinitiy Rag Photographique Mat de Canson.